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ne me paraît pas satisfaisante. Il y a dans la cale un petit vaisseau qui sert quelquefois à transporter des troupes et des provisions. Il y a près du Fort Augustus, et près de l’auberge à moitié chemin d’Inverness, des châteaux vitrifiés comme Craig-Phaedrick, mais je ne les ai pas vus.

Je passai dans la famille du gouverneur Treppeaux, la plus grande partie des deux jours que je demeurai dans le Fort Augustus ; j’y appris assez de gaelic pour demander les choses de première nécessité, commençant, comme à mon ordinaire, par thair dhamb pog (donnez-moi un baiser), avec quoi je me faisais entendre par-tout, — particulièrement des jeunes filles.

Dirigeant ma course vers le fort William, j’eus deux ou trois fois occasion de faire usage de ma bouteille, de ma tabatière, et de quelques mots de gaelic avec les habitans ; les efforts que je faisais pour dire quelque chose dans leur langage leur plaisaient infiniment. Si jamais je refais le voyage, j’adopte le philibeg et le bonnet bleu, et je suis sûr d’y être reçu comme un frère.

On m’a conté, au sujet de leur goût marqué pour le tabac et le whisky, qu’un homme riche demandait un jour à un d’eux, « Ce qu’il pensait qui dût le rendre heureux ? » Le montagnard, après avoir rêvé quelque temps, s’être bien frotté la tête et les épaules, répondit dans le patois écossais : A kirk fu’ a’ sneeshin, an’ a well o’