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enchaînent leurs sujets et les font servir à leurs usages : mais au moins on peut aller chez eux et les racheter, tandis que les Hollandais ne laissaient venir personne dans leurs possessions aux Indes.

Entre leurs bons alliés, les Français et les Anglais, ils ont été traités cette guerre, d’une façon amicale ! seront-ils meilleurs après tout ceci, ou les autres les imiteront-ils ? . . . . . Le dernier est malheureusement plus probable.

La grande ville d’Amsterdam offre à l’étranger qui n’a point vu Venise, dont elle est la vive image, le coup-d’œil le plus extraordinaire ; de larges canaux, bordés d’arbres, séparent toutes les rues, et le négociant peut conduire par-tout ses vaisseaux à sa porte.

La bourse est un bâtiment magnifique, aussi bien que l’hôtel-de-ville ; l’arsenal est un grand enclos près du port, où l’on pouvait voir assez de canons, d’armes et de munitions de tout genre, pour l’armée la plus considérable, aussi bien que pour la flotte la plus nombreuse. Le port pourrait contenir tous les vaisseaux de l’Europe, et forme un vaste cercle au fond du Zuyder-zée[1]. Un jour de tempête, je fus me promener le long de la mer, je regardais les vagues, battre avec fureur le pied des digues ; peu-à-peu les eaux s’élevèrent,

  1. Lors de la prise de la Hollande par les Français en 1795, cette mer se trouva entièrement gelée, et la flotte hollandaise fut vraiment prise par un détachement de cavalerie.