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mer arrive, on les prend par milliers. Ce sont des gens de Londres qui ont affermé cette pêche, et l’on ne peut qu’avec beaucoup de peine avoir du saumon à Inverness.

Les habitans du sud de l’Écosse ont un patois anglais, qu’ils appellent écossais ; mais ceux des montagnes ont une langue absolument différente, qu’ils appellent gaelic du côté de Ben-Lomond, et quelquefois Erse ou celtique dans cette partie. Les habitans de la campagne aux environs d’Inverness parlent celtique ou gaelic ; ils portent le philibeg et se couvrent avec un bonnet bleu, qui a un bouton rouge ; les habitans de la ville ont presque tous des culottes, et un chapeau, les gentelmen (les messieurs) parlent un anglais très-pur, et beaucoup meilleur que dans la plupart des comtés en Angleterre : on attribue cela au long séjour que les troupes anglaises y ont fait à différentes époques. Je n’avais point de peine à m’y faire entendre, avantage dont j’ai souvent été privé dans certains comtés, et que je crois pouvoir expliquer en faveur du pays.

Je présentai ma lettre à Mr. Englis, lord Prévost de la ville ; et sachant que l’évêque de Rhodez était chez son frère, et sur le même terrain où il est né, je demandai à lui offrir mes respects. C’est être dans une position extraordinaire que d’être émigré dans son pays natal. Le lendemain, Mr. Englis me présenta au dessert,