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je lui demandai si je pouvais avoir un verre d’eau ? elle me fit entrer, et bientôt la famille vint à moi, et m’offrit toutes sortes de rafraîchissemens ; je suis fâché de ne pas savoir le nom de ces braves gens, qui ensuite m’ont conduit à quelque distance dans mon chemin. Leur maison, qui paraît une assez bonne ferme, est à quatre ou cinq milles au sud de Nairn, dans l’intérieur des terres. L’humanité et la politesse ne sauraient jamais être trop louées.

Le fort George est la seule fortification régulière, que j’aye vue dans la Grande Bretagne. Il fut bâti après les troubles de 1745, et est parfaitement entretenu ; il commande l’entrée du bras de mer d’Inverness, qui n’a guères là qu’un mille de large, tandis qu’un peu plus loin il en a sept ou huit. Ce bassin ressemble assez à celui de Toulon ; l’entrée en est très-étroite, et il forme ensuite un golphe ; on aperçoit de l’autre côté les côtes du Cromarty et la petite ville de Fortrose.

Suivant les côtes par un pays assez bien cultivé, je passai près du château de Stwart, où je m’arrêtai un moment, afin d’en considérer les ruines, juste image de la famille dont il porte le nom, et à qui il appartint.

Bientôt j’arrivai au château de Culloden, chez Mr. Arthur Forbes, pour qui j’avais une lettre ; le lendemain je fus visiter le fameux champ de bataille du même nom, où la fortune des Stwarts