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réflexion peut les sauver à un autre, ils n’auront pas été inutiles.

Le pays près d’Elgin est très-fertile et très-agréable. Avant d’y arriver on passe près d’un canton entièrement couvert de sable, sous lequel les maisons et les arbres ont disparu. Le vent qui souffle des montagnes en apporte de nouveau tous les jours ; il y a des hommes âgés, qui se rappellent avoir vu les toits et les cheminées des maisons paraître sur la surface ; elles sont à présent entièrement couvertes. On prétend, que ce désastre provient d’un remuement de terre, occasionné par la coupe d’un bois dans l’intérieur. C’est la seule partie de l’Écosse, où j’aye vu du sable en si grande quantité.

Elgin était autrefois le siége de l’évêque, et paraît avoir été considérable, mais on n’y aperçoit à présent que des ruines ; ce qui reste de la cathédrale, la fait vraiment regretter. Le bâtiment, quoique dans le genre gothique, n’était pas très-vieux, il avait été bâti il n’y a guères que trois cents ans, peu de temps avant la réformation. Le roi d’Écosse n’épargna rien pour sa construction, il fit venir des ouvriers d’Italie, il y eut même une quête dans les différens états chrétiens, pour en presser la bâtisse. On voit auprès un baptistère semblable à celui d’Oxford. Le château, le séminaire, les anciens bâtimens appartenans au clergé, tout est détruit de fond en comble.