Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/206

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étranglent l’homme qui n’y est pas accoutumé.

Ce bon homme me fit voir sa ferme, sa grange, son bétail, à chaque article il me demandait quel était l’usage de mon pays. Les paysans Écossais sont très-questionneurs, et n’en valent que mieux, il y a toujours quelque chose à profiter dans la conversation d’un étranger. Pour achever de lui gagner le cœur, je présentai ma tabatière, et offris la prise ; le cher homme était enchanté, et en me reconduisant sur le chemin, il laissa exhaler sa joie d’avoir eu le bonheur de rencontrer un si savant homme.

Les habitans font sécher leur avoine d’une manière qui me parut bien extraordinaire ; ils bâtissent une espèce de four en terre, traversé à la hauteur de quatre ou cinq pieds par de longues perches qu’ils couvrent de paille et de quelques vieilles toiles ; ils placent là-dessus leur avoine qui sèche à la fumée des mottes, qu’ils font brûler dessous.

Depuis que je voyage en Écosse, j’ai pris la précaution de me faire adresser par les maîtres d’auberges chez qui j’ai demeuré à ceux des villes où j’ai dessein d’aller ; et je n’ai plus éprouvé la moindre difficulté à ce sujet ; c’est ainsi qu’on acquiert toujours de l’expérience à ses dépens ; si j’eusse pensé à cela, en partant de Londres, je me serais évité bien des désagrémens ; si cette