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dépouillé de sa peau, se vend deux pences et demie, (cinq sous de France).

Banff est une jolie petite ville, fort bien située : on a fait de grands frais pour améliorer son port, qui est petit et très-exposé au vent. Avec une dépense médiocre, on pourrait aisément remédier à ces trois grands inconvéniens. Il ne s’agirait que de creuser le lit de la rivière et de construire à deux cents toises à-peu-près de son embouchure, près du château de lord Fife, une écluse pour en retenir l’eau à marée basse ; cela vaudrait beaucoup mieux que de s’obstiner à faire des frais inutiles au milieu des rochers.

Je m’informai des manières des habitans, dans la partie que je me disposais à parcourir, et je reçus des informations qui m’ont été très-utiles ; j’appris, qu’avec une prise de tabac et du whisky, on était presque sûr de gagner le cœur des montagnards. Je profitai de l’avis sur-le-champ, et me fournis d’une tabatière qui dans la suite a joué un assez joli rôle, et m’a servi plus d’une fois d’introduction avec les bons paysans du pays : quant au whisky, il a toujours été mon compagnon de voyage, et son parfum délectable m’a quelquefois attiré des remerciemens et des complimens gaelic des plus élégans.