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J’en trouve la position préférable à celle de la nouvelle ville, quoique pas si favorable au commerce ; cette dernière est en général mal bâtie et très-irrégulière. Cependant on y rencontre, ce qui manque dans toutes les villes de la Grande Bretagne, je veux dire un quai sur le bord de la rivière, et sur lequel les vaisseaux débarquent les marchandises devant les maisons. Deux milles plus bas qu’Aberdeen, à l’embouchure de la rivière Dee, la communauté de la ville a fait à ses frais, une jetée d’énormes pierres de taille, qui s’avance assez loin dans la mer pour la garantir des sables que la marée y apporte. Cette ville fait en grande partie son commerce avec la Norvège et la Baltique, où elle envoie le produit de ses manufactures, qui ainsi qu’à Montrose, Bervy, et Stonehaven, consiste principalement en grosses toiles, pour les voiles de vaisseaux et pour les nègres.

J’ai entendu dire que leur grand nombre avait causé parmi les enfans qu’on y emploie, un libertinage qui les abâtardit visiblement : il y a des manufacturiers qui veillent de près au maintien du bon ordre chez eux, et même à l’instruction des enfans qu’ils emploient. Il serait à souhaiter qu’un si bon exemple fût plus généralement suivi, je crois que si on encourageait les ouvriers à bâtir de petites cabanes au milieu d’un terrain propre à la culture de quelques légumes, comme