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droit ; en y joignant seize pairs écossais, on trouve toute la représentation de l’Écosse, au parlement de la Grande Bretagne. J’ai souvent entendu des gens se plaindre qu’ils n’étaient pas suffisamment représentés ; mais le nombre ne fait rien à l’affaire, la seule chose sur laquelle puisse se régler un étranger, pour savoir si la forme du gouvernement d’un pays est bonne, et conforme au génie des habitans, c’est de voir s’il est florissant : d’après cela il n’y a pas le moindre doute, qu’on ne jugeât favorablement celle de ce pays.

Après avoir traversé pendant sept à huit milles un pays de bruyères et de tourbes, la vue se promène tout-à-coup sur la riche plaine, dans laquelle est située Aberdeen[1]. Cette ville est assez grande et peut contenir vingt-cinq mille habitans, y compris l’ancienne, distante d’environ un mille : il y a dans l’ancienne ville une université fameuse, dont les jeunes gens portent une redingotte rouge avec des manches pendantes. On y voit aussi l’ancienne cathédrale, dont le chœur seul a été détruit. Un peu au nord, il y a un pont d’une seule arche, très-large, et pointue à la clef ; il traverse la Don, petite rivière dont les bords sont très-resserrés dans des rochers escarpés.

  1. Aber, dans le langage celtique, signifie l’embouchure d’une rivière dans la mer, et inver son dégorgement dans un lac ou dans un bras de mer : il y a beaucoup de villes en Écosse, dont le nom commence par ces deux mots.