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ans, qu’il est établi dans sa charge (paroisse), il a déjà vu trois générations, c’est-à-dire, que la plupart des maisons, ont changé trois fois de maîtres.

Stonehaven est une jolie petite ville, elle a un port sûr, mais dont l’entrée est difficile. Ce fut dans cette ville, que j’eus occasion de connaître, de quelle manière les comtés en Écosse étaient gouvernés, quant à leur police intérieure, et quel mode on suivait pour la répartition de l’impôt. Les propriétaires, qui ont le droit de paraître aux assemblées, se nomment freeholders (ou tenans libres), ils y viennent comme représentans de telle propriété, dont le montant fut fixé il y a bien des années ; on n’en compte que quatorze dans ce comté (le Mearns-Shire) qui ayent le droit d’y siéger. Après les affaires finies, qui ordinairement ne les fatiguent pas beaucoup, ils dînent ensemble, et se dispersent. Ils sont encore obligés de renoncer au Prétendant et au Pape, auxquels personne ne pense. Sans ce serment, qu’ils renouvellent chaque année, ils ne pourraient pas remplir leur place ; cela prouve que dans tout pays on tient à la forme. Ce sont aussi les freeholders, qui élisent parmi eux leurs représentans au parlement ; chaque comté y en envoie un, excepté deux ou trois petits, qui ne députent qu’alternativement ; il y a en outre, quelques villes, ou bourgs, qui ont aussi le même