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un grand respect pour cette famille, dont le dernier est mort au service du roi de Prusse il y a quelques années.

Le pays depuis Perth, en suivant le cours du Tay, et ensuite les bords de la mer, à quelques milles au nord de Stonehaven, est assez bon, et bien cultivé ; près de cette dernière ville, il y a quelques terrains, qui sont loués au prix énorme de sept à huit guinées l’arpent. De là, jusqu’à Aberdeen la scène change, tout le pays est presque couvert de tourbe, on y a pourtant fait quelques améliorations dans ces derniers temps ; les grands propriétaires y ont planté du bois, qui paraît venir assez bien.

On m’a assuré que les habitans de ces côtes, étaient, de temps immémorial, adonnés à la contrebande des vins ; quoiqu’à présent ce ne soit plus si commun, j’y ai cependant bu de très-bon champagne rouge, qui n’avait guères coûté qu’un shilling la bouteille ; le propriétaire n’en savait pas le nom, et l’avait eu parce que le marchand, poursuivi par les commis, était bien aise de s’en défaire à quelque prix que ce fût.

Les gens du commun, près de Stonehaven sont de terribles buveurs de whisky, ils en boivent, m’a-t-on dit, une ou deux bouteilles par jour, et se ruinent tellement la santé, que communément ils ne meurent pas vieux. Un ministre dans les environs, dit que depuis dix à douze