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je ne vinsse dans ce pays, mais il m’est flatteur d’avoir une occasion de rendre hommage aux efforts des talens, guidés par la bienveillance.

On voit à quelque distance un pont bâti sur un torrent rapide, à l’instant de sa chûte. Je fus ensuite me présenter chez le révérend Walker, ministre de la paroisse, quinze ou vingt milles plus loin. Si dans le fond des provinces de France un voyageur s’était arrêté chez un curé de campagne, il l’eût trouvé, j’imagine un bon humain, mais c’est tout ; ici je fus reçu, et l’on me parla sur toutes espèces de sujets, avec la politesse d’un homme du monde, on m’y donna de plus de très-bons erremens, pour la course que j’avais envie de faire, même pour les parties les plus éloignées.

L’ancien château de Dunnotar est très-extraordinaire, il est sur le bord de la mer, presque entouré d’eau, et situé sur un roc escarpé que les habitans appellent avec juste raison plum Pudding rock (rocher de Pudding aux prunes). La singulière incrustation de cailloux de différentes formes, grosseur et couleur, dans une espèce de ciment, que le temps a aussi changé en pierre, le rend en effet semblable à un Pudding de raisins ou de prunes.

À en juger par les ruines, Dunnotar devait être une place considérable ; la plupart des voûtes sont entières, et parfaitement bien conservées ;