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à former auprès, le nom de Deo datus, d’où était venue Dundée. Quoique l’étymologie me semblât furieusement altérée, je la reçus pour bonne. Cela me mit en train de leur faire d’autres questions, auxquelles ils firent les réponses les plus judicieuses. Ils avaient sur-tout très-présentes les expéditions des Romains dans l’Écosse, qu’ils m’assurèrent avoir laissé par-tout des traces de leur passage. Je m’informai, si le poste fortifié au sommet d’une montagne à quelque distance de la ville, était l’ouvrage des Romains ? Non, dit l’un, car il est rond, et tous les postes romains sont quarrés ; il finit par dire, qu’il le croyait danois.

Je me remis en route, et arrivai à Aberbrothick par une pluie à verse. Après m’être séché de mon mieux, je fus visiter le port, qui est fort peu de chose, et bon seulement pour les petits vaisseaux. Il est défendu par une batterie, qui fut élevée après l’insulte qu’un corsaire français s’avisa de faire à la ville, dans la guerre d’Amérique. Il osa demander une contribution considérable, et sur le refus, il tira quelques coups de canon, qui effrayèrent beaucoup les habitans, qui n’avaient pas même un vieux pétard pour lui rendre le salut. On me montra trois ou quatre trous, que les boulets avaient faits dans les murailles d’une maison, et on convint que s’il n’eût demandé qu’une somme modique il l’eût obtenue. Je fus conduit dans les belles ruines d’un ancien