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où les Écossais montrent encore, avec colère, la fenêtre d’où le cardinal Béton regardait brûler quelques pauvres gens, martyrs de leur foi, — et à laquelle il fut pendu lui-même peu de temps après.

Les universités font encore vivre cette ville, qui par ses débris semble avoir été fort grande ; elle est peu considérable à présent. Le pays aux environs étant excellent et bien cultivé, on m’a assuré qu’on y vivait à meilleur marché qu’ailleurs. C’est un préjugé communément reçu chez l’étranger, que l’on vit à très-bon compte en Écosse ; j’ai trouvé par-tout les denrées au même prix qu’en Angleterre, et quelquefois plus chères. Loin d’être un blâme sur le pays, c’est plutôt un éloge, car c’est une preuve que l’industrie y a fait de grands progrès, et que les habitans sont en état de payer les provisions, doubles de ce qu’ils faisaient il y a cinquante ans, quoiqu’elles fussent moitié plus rares.

Le pays le long des côtes du Fife-Shire, est assez fertile et fort peuplé. Depuis St. Andrews, en remontant ensuite le long de l’embouchure du Forth, on trouve dans un espace de trente milles, sept à huit petites villes autrefois assez florissantes, mais maintenant pour la plupart habitées par des pêcheurs. La plus considérable est la longue ville de Kirkaldy, qui n’a que sa longueur de remarquable et maintes chansons en