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l’Écosse, la transporta à Londres. On la voit encore à présent dans l’Église de Westminster. La prophétie sans doute est vérifiée depuis cent vingt ans, mais elle a été plus de 250 sans l’être.

Dundée est riche, marchande, et assez peuplée ; on y compte quinze mille habitans, mais la ville est irrégulière et en général mal bâtie.

Les étrangers visitent rarement ce pays ; les habitans en accueillent peut-être beaucoup mieux celui qui se présente avec des lettres de recommandation ; rien ne pouvait m’être plus agréable, il fallait seulement que je me soumisse à leur coutume de boire quatre ou cinq heures après dîner, le plus sérieusement du monde. J’avoue qu’il m’était bien pénible dans le commencement de rester ainsi, cloué sur ma chaise, et de boire quoi que j’en pusse avoir ; tout cela a disparu peu-à-peu, et je crois en vérité que, s’il était nécessaire, je pourrais montrer, en cas de besoin, qu’un Breton de France ne le cède en rien, à un Breton d’Écosse.

Traversant la rivière dont la largeur est d’à-peu-près trois milles, je fis une petite excursion en Fife, afin de voir les ruines de St. Andrews, et de juger de l’état du pays. La capitale, Coupar, semble dans un état assez florissant ; mais St. Andrews, est presqu’entièrement enseveli sous les ruines. La cathédrale a dû être très-grande, elle est en ruines à présent, ainsi que le château,