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de si près aux pauvres montagnes que l’on vient de traverser[1].

La ville est entourée de belles promenades, qui en forment les boulevards ; les rues sont larges, bien bâties et tirées au cordeau. Sa situation sur le bord de la principale rivière de l’Écosse, et sa position centrale aurait dû en faire la capitale de ce royaume, si lorsque les peuples s’en choisissent une, ils étaient réglés par autre chose que par le hasard. Le pays de Perth à Dundée, paraît beaucoup plus précoce que près de Stirling ; on y faisait la récolte, et près de cette dernière ville, le blé était encore verd. Les arbres fruitiers y sont assez communs, et on m’a assuré très-productifs.

Ces deux vallées du Forth et du Tay, dont le terroir se ressemble assez, sont les deux plus riches de l’Écosse ; de Perth à Blair, en remontant la rivière, environ trente milles, le pays est très-beau et très-productif. C’est entre ces deux villes qu’était située Scone, la ville dans laquelle les rois d’Écosse étaient proclamés, sur la pierre que les Calédoniens apportèrent avec eux de l’Irlande. Une vieille tradition, ou prophétie, assurait que le possesseur de cette pierre serait le roi du pays. Édouard III, après avoir conquis

  1. Les historiens rapportent, que lorsque l’armée d’Agricola s’approcha de cette ville, les soldats s’écrièrent ecce Roma.