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qui sont trop resserrées dans leur cours. Quoi qu’il en soit, les habitans y sont si accoutumés, qu’ils n’y prennent pas garde, et qu’on n’en parle que comme d’une chose très-indifférente, qui n’est même pas connue à quelques milles de l’endroit où elle arrive.

À mon retour des montagnes, je me disposais à faire le tour de l’Écosse ; le major Mayne m’ayant fait promettre, qu’à mon retour je passerais chez lui, et ayant bien voulu permettre que j’y laissasse mes effets, je partis le 27 août avec une chemise et une paire de bas dans ma poche, pour faire une petite promenade d’environ six cents milles. Pour mieux me disposer à la marche, je courus les montagnes toute la journée après les moor-fowls, et fus coucher bien fatigué à Auchterarder, bourg à vingt milles de Stirling. Il était midi avant que je pusse partir, tant la fatigue de la veille m’avait accablé ; cependant prenant courage, je retrouvai mes forces après un ou deux milles, et j’avançai rapidement, à travers un pays peu remarquable pour la fertilité.

Toutes les approches de Perth sont vraiment magnifiques ; lorsque du sommet du côteau on découvre tout-à-coup la belle et longue vallée dans laquelle coule le Tay, l’œil est surpris : il semble inconcevable, qu’un tel pays soit joint