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envahi son royaume, et la montagne, où il fit paraître les femmes et les enfans avec les bagages de son armée, que les Anglais prirent pour un renforcement : manœuvre qui décida du gain de la bataille. On voit encore la pierre sur laquelle était fixé l’étendart royal d’Écosse, avant et même pendant la bataille.

Le troisième jour suivant l’usage, nous partimes avec armes et bagages, tentes et provisions et fumes passer la nuit dans la montagne pour être des premiers à la parcourir le 12. Nous ne fimes pas trop bonne chasse, mais nous passames trois jours à courir au milieu de ces éternelles bruyères, et de ces déserts de tourbe, dont je n’avais jamais vu une telle quantité. Les vallées cependant sont fort bonnes et très-bien cultivées.

Le pays près de Crief, est vraiment charmant, on aperçoit à tout pas des maisons qui semblent annoncer que l’opulence y règne, et qui forment des points de vue très-agréables. À cinq ou six milles au-delà, on trouve Glen-Amon (la vallée d’Amon ), qui est dominée de tous côtés par des rochers presque perpendiculaires, et se perd dans un passage étroit au milieu des rocs. On y fait voir une pierre énorme, que la tradition appelle Ossian’s tomb ; quoi qu’il en soit, lorsque les soldats travaillaient au chemin militaire, ils s’avisèrent à force de bras de la déranger, et l’on trouva dessous une urne avec des cendres ; dans