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retournai à Stirling par un autre chemin que celui par lequel j’étais venu. J’aurais pu voir un assez beau pays, et avoir quelques aventures, si j’eusse été à pied ; mais dans une chaise de poste, le voyageur ne voit que le grand chemin, et fit-il, comme tant d’autres, deux fois le tour de l’Europe, je maintiens qu’il n’est pas beaucoup plus instruit des manières, ni des beautés du pays par où il passe, que la malle qui est attachée derrière sa voiture. Cependant ce sont ces messieurs qui par leurs rapports splenetick, excitent les préjugés et l’animadversion d’une nation contre l’autre, peignent tout en noir, et ne trouvent rien qui puisse leur plaire, aussitôt que les nouveaux usages qu’ils aperçoivent, s’écartent de ceux que leurs nourrices leur ont appris. Je voudrais, qu’on n’ajoutât pas plus de croyance à ce qu’ils disent, qu’on ne le ferait si l’on voyait un homme attaqué de la jaunisse, accuser tous les objets d’être jaunes, parce qu’au fait la couleur est dans ses yeux, et non dans l’objet. Tout ce que je pus remarquer, c’est, que je traversai le grand canal, que je pus distinguer des deux côtés, à la distance d’un ou deux milles.

Je vis en passant, le champ de bataille où Robert de Bruce battit les Anglais, qui avaient

    de chasser dans les montagnes ; cependant chaque propriétaire a droit de vous empêcher de passer sur son terrain, et il faut avoir sa permission.