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Catholique ! — et elle sortit de ma chambre sans dire un mot. Cela me donna un plus grand désir de savoir s’il y avait réellement une chapelle dans la ville ; on m’en indiqua une, où j’eus le plaisir d’entendre un sermon éloquent en gaelic, dont malheureusement je ne compris pas d’autre mot que la Vierge Marie.

On est souvent regardé d’assez mauvais œil, quand on ne va pas assister deux ou trois heures le matin et autant le soir, à l’emphatique sermon d’un ministre, qui vu la longueur du temps qu’il est obligé d’être en chaire, le récite mot à mot. Le plus souvent, dans certaines petites villes, le texte de ce sermon est pris dans l’apocalypse, et l’on y prouve évidemment que le Pape est la bête aux sept cornes, le soleil l’époux de la nature, etc. etc., et que l’antechrist et la fin du monde ne sont pas loin ; heureusement, il y a long-temps qu’on dit cela, ce qui fait qu’on prend patience.

Le vendredi, 9 août, je quittai Glasgow, dans une chaise de poste avec le major Mayne, qui était venu dans cette ville pour ses affaires, et qui m’avait invité à l’accompagner dans les montagnes au tiré des moor fowls ou coqs de bruyère[1]. Je

  1. Les différentes chasses ou tirés ont toutes leurs jours marqués. Le tiré des moor fowls dans les montagnes, commence le 12 août, celui des perdrix, le I.er septembre, etc. etc. L’on paye trois guinées au gouvernement pour avoir la liberté