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y a-t-il à chanter ? But Sir, répondit-elle, en fermant la fenêtre, God forbid to sing on the sabbath[1] ; ayant une très-modeste opinion de mon chant, et très-peu de connaissance des usages du pays, je m’imaginai qu’elle avait pris une tournure honnête pour me dire que je chantais mal, et que je l’importunais, ce qui au fait aurait fort bien pu être, et j’expliquai ainsi son dicton, Dieu défend de chanter aussi mal, et me le tins pour dit, crainte qu’il n’y eût des malades dans la maison.

J’ai appris depuis, que le dimanche en Écosse on ne peut ni chanter, ni siffler, ni danser, ni jouer, mais on peut boire, bâiller et dormir ; et j’ai toujours tâché de me conformer à l’usage du pays, depuis ce moment.

Quelques momens après je priai ma bonne hôtesse de me prêter un livre, et elle me mit dans les mains la Vie des Saints du presbytérianisme, qui ne m’a pas été d’une grande utilité. Pour lui faire voir que je savais tout aussi bien qu’elle, ce que c’était que le dimanche, je lui demandai s’il n’y avait pas dans la ville, une chapelle catholique. — Catholique ! — a-t-elle répété, — Catholique ! — en faisant une grimace comme si elle eut vu le diable,

  1. Mais, monsieur, Dieu défend de chanter le jour du sabath.