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avec un marchand de Glasgow, à ses moulins de cotton à Lanark près de la chûte de la Clyde. En passant à Hamilton, il montra une maison en disant, here is a house, where I have been many a year at the loom[1]. Ses moulins consistent en quatre grands bâtimens de quatre étages, de dix-huit fenêtres de front chaque. J’y ai vu plus de machines, de roues, et de coton que dans aucun endroit[2]. Toutes les roues sont mises en mouvement, par un courant considérable qu’on a tiré de la Clyde, et amené à grands frais à travers d’un rocher qui a plus de deux cents pas d’épaisseur. Avant qu’il n’y eût des manufactures dans cet endroit, il était sauvage et désert : on y compte à présent plus de deux mille habitans.

Mr. Dale maintient à ses frais, près de cinq cents enfans qui travaillent à son compte, et à qui il fait enseigner à lire, à écrire et l’arithmétique. Ils sont tenus dans le meilleur ordre, proprement vêtus et assez bien nourris. Lorsqu’ils ont atteint l’âge de quinze à seize ans, après avoir acquis le goût du travail et de l’industrie,

  1. Voici une maison, où j’ai été bien des années occupé à travailler au métier.
  2. Les gens de Manchester font bien des simagrées pour montrer leurs moulins et souvent même les refusent absolument. Que sont cependant leurs moulins, en comparaison de ceux de Lanark.