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on la dit malsaine à cause de son humidité. La Clyde cesse d’être navigable au pont ; elle est bordée par un beau quai, et passe auprès de la plus belle promenade de la Grande Bretagne, sans contredit, qui cependant est peu fréquentée. Les hommes sont occupés à faire, ou à vendre des mousselines et les dames sont assez sédentaires.

Paisley est une ville d’à-peu-près vingt mille habitans, qui n’est qu’à sept milles de Glasgow. On y fabriquait autrefois des gazes de soie, mais lorsque la mode des soyeries tomba, les manufacturiers furent assez adroits pour abandonner cette branche à temps, et pour tourner leur industrie sur la filature du coton et la fabrication des mousselines. Je fus visiter ces manufactures, qui sont vraiment étonnantes par leur immensité. J’en ai vu plusieurs dont les instrumens seuls avaient coûté plus de vingt mille livres sterlings. On conviendra, qu’il faut diablement faire des cravattes et des jupons de mousseline, pour payer de tels frais ; encore n’est-ce rien en comparaison de l’atelier de Lanark, dont je vais parler.

J’eus occasion à Glasgow d’être présenté à Mr. Dale, qui est un des caractères les plus extraordinaires que j’aye connu. Il a commencé par être simple tisserand, et par une longue industrie, il est parvenu à se faire une fortune brillante. Il eut la complaisance de me conduire,