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fut à Londres, où vraisemblablement il s’amuse à répéter toutes les histoires qu’il tient de sa nourrice, ainsi que l’ont fait la plupart des écrivains judicieux, qui ont quitté les rives fortunées d’Albion, pour visiter la Gaule affamée, superstitieuse, esclave et petite maîtresse.

Il est digne de remarque qu’au nord de cette chaîne de montagne au centre de l’Écosse, de la rivière Tay à l’est et de la Clyde à l’ouest, on ne trouve plus de charbon, dont aucunes parties de la Grande Bretagne ne sont dépourvues, au sud de ces rivières. On en a pourtant trouvé dans le Sutherland, le comté le plus au nord, mais il est d’une telle nature, qu’il est à-peu-près inutile ; il s’enflamme au contact de l’air après un certain temps ; on en a vu des exemples funestes dans quelques bateaux, qui ont été consumés ; il semble contenir une grande quantité de matières phosphoriques, dont l’industrie pourrait peut-être faire usage.

Ayant intention de voir Ben-Lomond[1], je me dirigeai sur son sommet élevé, et vins le soir coucher au petit village d’Aberfaïl, qui est au pied des montagnes. J’eus dans ma route, entre Stirling et cet endroit, occasion de voir un chef-d’œuvre d’industrie. Plus de deux mille acres d’un très-bon pays, par la négligence et par le temps,

  1. Ben, signifie montagne en gaelic.