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même au pied. On avait pour cet arbre une telle vénération, que lorsque le temps l’eut enfin détruit, on choisit avec peine quelques morceaux de bois qui fussent sains, et j’en ai vu des tabatières que l’on regarde avec quelque raison comme précieuses.

Sur la même route, près de la petite ville de Falkirk, le Prétendant gagna une bataille fameuse ; l’armée royaliste y essuya une déroute si complette que l’officier français qui commandait, n’osa la suivre, dans la crainte que ce ne fût une embuscade. On rencontre le grand canal d’Écosse, qui est un des plus beaux ouvrages de ce genre, comme un des plus utiles. La petite ville de Grangemouth a été presqu’entièrement bâtie depuis sa formation à la dernière écluse près du Forth.

Le pays aux environs, quoique un peu plat, est fort bon et bien cultivé. Les bords du canal y forment des promenades agréables, qui conduisent à quelque distance de Caron-Work (l’atelier de Caron), endroit qui ne pouvait être mieux nommé ; car c’est un des principaux ateliers de guerre de la Grande Bretagne, et qui fournit en effet de l’ouvrage au bon vieux batelier d’enfer.

L’établissement est immense, à quelque distance on est suffoqué par l’odeur du souffre et de la fumée, mais lorsque parvenu dans