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de tôles, percées d’un grand nombre de petits trous, sous lesquels il y a des conduits de chaleur ; une balance ingénieuse pour peser les bestiaux, et déterminer l’instant de leur vente. Le blé ni le foin ne sont à couvert, comme en France, et n’en sont que mieux conservés ; les bestiaux aussi passent tout l’hiver dehors, dans un enclos qui leur est préparé, mais jamais ils ne couchent sous le toit, excepté les vaches à lait.

Je note tous ces petits détails pouvant être utiles un jour ; mais je ne sais trop ce que nos fermiers penseraient au premier moment de laisser les bêtes à cornes dehors tout l’hiver, aussi bien que le blé et le foin. La machine à battre le blé eût été nuisible à cause de la grande population, mais à présent peut-être serait-elle nécessaire, dans bien des parties de la France.

Il y a dans le pays d’autres machines à blé, on en fait mouvoir quelques-unes avec l’eau, et je présume qu’on pourrait le faire avec le vent[1].

Au moment de mon départ, j’entrai dans le cabinet de mon hôte, et j’y laissai un billet, où je disais, que très-sensible à ses bons procédés, je m’estimerais heureux si jamais les malheurs de la France pouvaient nous permettre de revenir chez nous, de lui témoigner ma reconnaissance, en tâchant de recevoir aussi bien en France, lui

  1. Il y en a une, mue par le vent entre Copenhague et Elsinour.