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considérable, qui appartient au laird ou seigneur.

Le pays depuis Kinross jusqu’à Alloa par les collines du sud, n’est pas des meilleurs ; on ne rencontre guères que des mines de charbon, et fort peu d’autres habitans que des ouvriers. La vallée n’est pas mauvaise ; on y voit différentes maisons, qui semblent devoir appartenir à de riches propriétaires. Ce fut dans ce pays que je vis pour la première fois des femmes sans souliers ni bas, et retroussées d’une façon toute particulière. Comme il me paraissait très-extraordinaire d’en voir une, aller nuds pieds, tandis qu’elle avait un chapeau de soie noire sur la tête, avec un mantelet de satin, je lui demandai pourquoi elle n’avait pas de souliers ? Mes souliers, me dit-elle, en me les montrant enveloppés dans son mouchoir, — les voilà. J’ai vu depuis, que c’était une coutume très-commune par toute l’Écosse, pour les femmes du commun, de voyager sans souliers ; elles s’arrêtent à l’entrée des villes, et là, mettent de beaux bas blancs et leurs souliers, qu’elles ôtent en sortant. Elles font cela particulièrement le dimanche.

À quelque distance d’Alloa, on découvre de dessus la hauteur, la riche vallée du Forth ; elle est d’une étendue considérable, et parfaitement bien cultivée. Stirling est situé en amphithéâtre, sur un roc détaché du reste des montagnes, au sommet duquel à un des bouts de la ville, est le château