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avant Jésus-Christ, à-peu-près du temps d’Alexandre. On en compte 108, parmi lesquels j’en ai trouvé 50 morts violemment, entre autres trois, déposés, mis à mort, et dont on a porté les têtes au bout des piques dans les principaux endroits du royaume. Mais que nous importe les disputes sanglantes d’un petit peuple alors barbare ?

Le seul trait de cette histoire qui peut-être ait plus de rapport à l’Europe qu’on ne l’imagine, c’est la défaite et l’expulsion des Pictes, autre petit peuple qui habitait les côtes de l’est. Après leur défaite, ils furent obligés de laisser le pays, et d’émigrer en Norvège et en Dannemark. Là, trouvant une race de pirates, qui ne demandait pas mieux que de prendre leur parti, ou celui de tout autre, afin d’avoir un prétexte de pillage, ils n’eurent pas de peine à les persuader à s’armer en leur faveur et à faire des descentes sur les côtes d’Écosse, où ils furent d’abord maltraités ; ils réussirent cependant à s’établir dans le pays des Pictes dans le Fife-Shire, et par la suite en Angleterre, en Irlande, et dans les îles. Il paraîtrait que par ces expéditions, ces mêmes peuples ayant eu connaissance de la richesse des pays voisins, se déterminèrent aisément à attaquer la France, qui s’est vue obligée de leur céder en propriété la Normandie, qui par la suite conquit une seconde fois l’Angleterre.

Cette réflexion sur les expéditions des peuples