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milles de large dans cet endroit ; mais, c’est un voyage assez fatigant, et d’ailleurs il faut avoir la vue très-bonne. La colline de Calton-Hill (sur laquelle est bâtie la Renfermerie ou Bridewell), est plus à portée ; de cette hauteur, la vue marine du Forth, les belles campagnes du voisinage, et la confusion des bâtimens de la ville, offrent un coup-d’œil superbe, et qui au dire des voyageurs, n’est surpassé que par celui de Constantinople.

Il est fâcheux qu’Édimbourg ne soit pas située sur une rivière, ou du moins plus près de la mer : le port est à Leith, petite ville assez mal bâtie, qui en est éloignée de deux milles à-peu-près : il est assez bon, quoique cependant le manque d’eau, laisse les vaisseaux entièrement sur le sable à la marée basse ; inconvénient auquel on pourrait aisément remédier, avec une dépense, à ce qui semble, assez modérée ; il suffirait de pratiquer une écluse à l’entrée du port, ainsi qu’on l’a fait à Liverpool et à Hull.

On trouve près de la petite rivière qui passe à Leith, une fontaine minérale d’eaux sulphureuses, que l’on dit fort bonnes pour le scorbut. Le goût est parfaitement le même, que celui des eaux d’Aix-la-Chapelle, mais elles sont froides. Il est assez étonnant que dans un pays aussi montagneux que l’Écosse, il n’y ait pas une seule source d’eau chaude.