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certainement de très-désagréables habitations, particulièrement les trois ou quatre premiers étages, mais elle paraît bien extraordinaire, et a vraiment un coup-d’œil unique du pont qui la traverse à la hauteur du quatrième.

Ce pont est d’une seule et large voûte ; de belles maisons ont été bâties des deux côtés, mais pas dessus ; la rue qui passe dessus, est dans l’alignement du pont du nord, qui traverse l’autre vallée, et qui joint l’ancienne et la nouvelle ville en face du beau bâtiment des registres. Ce dernier pont est vraiment magnifique : à le voir de dessous les arches, on est étonné de leur hardiesse et de leur élévation ; mais malheureusement il n’y a pas d’eau dessous, et il y fait un vent effroyable.

Depuis le collége, dont la bâtisse est arrêtée depuis quelque temps, toute cette partie de la ville, tant vieille que moderne, forme le plus beau quartier que j’aye vu dans aucune ville de l’Europe. Il est fâcheux seulement, que les habitans, ou les magistrats, soient assez insoucians pour laisser inculte, cette vilaine vallée qui sépare les deux villes ; elle est dans un état à faire honte, même à un simple propriétaire à la campagne. Il semble qu’une ville aussi riche, pourrait fournir à la dépense de la faire couvrir de terre végétable, et d’en faire un jardin public : ce serait d’autant plus convenable, qu’elle manque absolument