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Édimbourg est une grande ville, elle offre un aspect très-extraordinaire à l’étranger ; on y voit des maisons de dix, onze, douze étages ; des rues les unes sur les autres, les supérieures jointes par de beaux ponts, qui semblent suspendus en l’air.

La ville neuve, où les gens riches habitent, est très-régulièrement bâtie, et a de très-beaux édifices, quoique toutes les maisons ayent plus de netteté que d’élégance ; elles se ressemblent presque toutes, et tant pour l’intérieur que pour l’extérieur, elles semblent avoir été bâties sur le même plan. On a suivi le goût anglais, infiniment préférable pour l’agrément ; chacun a sa maison pour lui seul ; les gens aisés n’ont jamais le trouble d’un voisin tumultueux au-dessus de leurs têtes, ainsi qu’à Paris, dans toutes les villes de France, et même dans la vieille ville d’Édimbourg, qui est en général laide, sale, et mal bâtie. Elle est située sur une colline, entourée de deux vallées marécageuses, autrefois des lacs : l’un d’eux a été desséché il y a fort long-temps, et est à présent bâti : l’autre ne peut l’être entièrement, qu’en faisant un canal au milieu. Des ruelles de trois, quatre ou cinq pieds de large, avec des maisons de sept à huit étages, descendent presque à pic dans le lac qui a été desséché, et qui forme une rue qu’on appelle Cowgate, porte ou chemin des vaches. Les maisons de cette rue sont