Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pays étrangers. Mais celui-ci prétendit que vivre hors de l’Angleterre était un plus grand supplice, que d’y être pendu, et refusa la grâce du roi.

Le gouvernement de la Grande Bretagne a montré plus d’énergie qu’aucun autre, dans les dissentions qui agitent à présent l’Europe. Je ne serais pas éloigné de croire que cela vient du même principe. Les individus de la nation joignent à la haine et au mépris le plus invétéré contre les Français et les autres peuples, un amour de leur pays, que l’on ne trouve point ailleurs au même degré. Cette haine ne tient en aucune manière à la jalousie, car les Anglais se croient mieux qu’aucun autre peuple ; ils ont pitié de leur prétendue misère, ils les méprisent, mais ils ne les jalousent pas. Combien il doit être facile à un gouvernement de faire agir des gens qui ont sucé de telles idées avec le lait de leur nourrice, et qui les considèrent comme des vérités incontestables.

Il est certains gouvernemens, qui par des idées d’économie, ont restraint la forme de l’habillement, sa couleur et son étoffe : les ordonnances se sont même étendues sur la nourriture, et sur certaines boissons, que l’on a permises ou défendues, comme on l’a jugé convenable. Ces ordonnances, qui dans les pays où l’exportation des denrées est moins considérable que l’importation des marchandises étrangères, sont quelquefois