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Je croirais cependant manquer à la justice, si je ne disais, que la classe des gens instruits est très-considérable, et que généralement on y trouve une façon de penser des plus libérales, et beaucoup de politesse. Quant à l’infatuation des classes inférieures sur leurs prétendues bonnes chères, sur leur taille, et sur leur force ; la politique a fait naître ces idées, et les entretient. Dans le fait si elles leur font aimer davantage leur pays, être plus contens de leur sort, et mépriser dans l’occasion le nombre de leurs ennemis, qui oserait se permettre de dire, que c’est à tort qu’on les berce de ces chimères ?

Je dirai même plus : le politique profond qui fit germer en Angleterre, ces idées, en apparence si bizarres et si folles, a rendu plus de service à son pays, que les plus grands généraux, ou amiraux. Un général passe, il ne reste que le souvenir de ses grandes actions ; mais ses opinions restent et servent d’égide au pays. Il est certainement très-ridicule de les entendre énoncer à un homme bien élevé, mais elles siéent bien à un homme du commun, et j’aurais voulu que le roi accordât la grâce entière à ce malfaiteur qui devant périr par la potence, en fut exempté à condition d’un bannissement perpétuel dans les

    naissances si généralement répandues dans l’Angleterre, on doit les attribuer, ainsi que toute autre chose, au gouvernement.