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questions, lui demandaient constamment, de quel pays il était, s’il y avait des rivières et du bois en Angleterre ? et ayant répondu au premier qu’il était de la Chine, on lui demanda, si ce pays était bien éloigné. Dans celui-ci on ne se donne pas la peine de s’informer de quel pays vous êtes, tous les étrangers sont Français ; et il y a bien des gens dans l’intérieur, qui ont de la peine à s’imaginer qu’il y ait d’autre nation dans le monde. Je tiens d’un Italien, à qui un manufacturier ayant demandé de quel pays il était, et ayant répondu, qu’il était de Gênes en Italie ; — Italie, dit l’autre, une province de France. Ainsi l’on trouve dans tous les pays les mêmes sottises. On m’a souvent fait aussi des questions des plus ridicules, comme, s’il y avait des chèvres, des vaches, des choux, des groseilles, ou tout autre chose en France ! Que conclure de cela ? c’est que les gens qui faisaient ces questions, ne s’en souciaient guères, et s’informaient de ces choses-là, avec la dernière indifférence, aussi je ne me permettrai pas de conclure cet article comme M. Arthur-Young[1], en attribuant cette ignorance au gouvernement.

  1. M. Arthur-Young, après avoir rapporté les questions qu’on lui faisait, dit page 37 : « This incredible ignorance, when compared with the knowledge universally disseminated in England, is to be attributed, like every thing, to government ».
    En comparant cette ignorance incroyable, avec les con-