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peuples peuvent gagner une frêle subsistance ; à tout moment l’étranger est surpris par des questions ironiques sur la manière misérable dont il vit chez lui ; ils se moquent particulièrement des Français, à qui ils reprochent leur maigreur, leur petitesse, leurs ragoûts et sur-tout les grenouilles. À tout cela, il serait aisé de leur faire voir qu’ils ont tort ; quant à la petitesse, par exemple : la taille commune en France, est de cinq pieds deux pouces, mesure française, dont le pied a sept lignes de plus que l’anglais, et ainsi revient à cinq pieds, cinq pouces, et quelques lignes mesure anglaise, qui est juste la taille commune de l’Angleterre. Quant aux ragoûts, on peut dire à cela, que chacun a son goût, et que si les mets français ne s’accommodent pas à leur palais, les leurs ne plaisent guères davantage à un étranger. Si un Anglais, voyageant de bonne foi, en France, examinait avec attention le peuple des provinces, et qu’il le comparât avec le sien, il trouverait peut-être un peu plus d’activité dans la Grande Bretagne, pour les affaires du commerce ; mais au fond, il serait surpris de voir quel rapport les habitans ont entre eux, dans les endroits reculés, loin du bord des rivières, des grandes villes, et des côtes.

Arthur Young, dans son voyage de France, cite deux ou trois petits traits d’ignorance de gens assez stupides, qui l’accablant d’impertinentes