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C’est communément ainsi que se terminent les émeutes en Angleterre. Le cardinal de Rets prétend, qu’à Paris, c’est à l’heure des repas qu’elles se dissipent ordinairement, pour peu que l’on agisse alors contre elles avec un peu de vigueur. Il a certainement raison : si ce n’est pas la même chose à Londres, c’est peut-être que l’usage de manger froid est plus commun, et qu’ainsi les mets ne risquant pas de se gâter, on peut attendre sans gêne jusqu’au soir, mais alors le sommeil et l’appétit se joignant aux coups que l’on est exposé à recevoir, déterminent à quitter la place.

Pendant la bagarre, deux jeunes femmes assez jolies, effrayées, vinrent toutes tremblantes se jeter entre nos bras. Après avoir examiné celle qui se jeta dans les miens, je l’embrassai bien cordialement....... pour tâcher de la rassurer : quant à mon Anglais, il mit sur-le-champ ses deux mains dans ses poches, crainte de surprise. Je pense que dans bien des cas, ceci ne serait pas une représentation très-défectueuse, de la manière d’agir des gens des deux pays.

Les Anglais sont aisément enclins à penser que tout ce qui n’est pas dans leur religion, dans leur manière de gouvernement, ou dans leurs usages, est superstitieux, esclave, ou frivole. Il semblerait à les entendre, que la terre n’est productive que pour eux, et qu’à peine les autres