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ni de l’argent qu’il a amassé, ni des connaissances commerciales que son travail et son expérience lui ont données.

La fureur des extrêmes leur a fait bien du mal, et pourtant ils n’en sont point corrigés. La nation est divisée en deux partis depuis un temps infini, tour-à-tour vainqueurs et vaincus ; quand quelque grand revers vient accabler le parti dominant, alors, tort ou raison, le peuple est pour son adversaire, qui étale sa joie en ridiculisant l’autre, chez les marchands d’images, ou quand il est assez fort, en l’écrasant ; ce qui est arrivé si souvent, que cela n’a pas besoin de preuve. Cependant les conséquences les plus communes de leurs grands mouvemens, se bornent à changer le ministère, qui alors ne manque pas de se jeter dans l’opposition, jusqu’à ce qu’il puisse se faire rétablir. On prétend que la sûreté publique dépend de cette opposition ; et que s’il n’y avait pas dans le parlement un parti, entièrement résolu à résister à toutes les démarches de l’autre, la liberté nationale serait en danger.

Il y a beaucoup de gens en Angleterre qui ne parlent de nos soi-disant constitutionnels, que comme de gens sublimes, qui ont seulement laissé le regret de ne s’être pas déclarés permamens et héréditaires, avec une chambre des pairs et une chambre des communes, tirées de leur propre sein. Voilà comme chacun prêche toujours pour le saint