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informations sur la constitution et sur le gouvernement de la ville, qui n’est ni Angleterre ni Écosse ; elle est gouvernée par ses magistrats, par l’officier-commandant, et gardée par sa milice. Les bills (décrets) du parlement ne pourraient être exécutés dans cette ville, si elle n’y était absolument spécifiée par son nom : c’est un reste des temps où pour la sûreté de l’Angleterre et de l’Écosse, les deux peuples avaient cru devoir la déclarer neutre. Je fis le tour des remparts, qui quoique faibles, sont en état de résister à une insurrection, et même à une attaque réglée, si l’on achevait de détruire les anciennes murailles qui sont au dehors. Les sentinelles ont ordre d’éloigner les étrangers du sommet du parapet ; j’imagine que la véritable raison de cet ordre, est la même que dans beaucoup de villes de guerre en France, afin de ne pas gâter l’herbe du commandant.

Dans un endroit écarté, je vis tout-à-coup arriver une foule de jeunes gens ; ils s’empressaient autour de deux d’entre eux, qu’on déshabilla, et à qui on ôta jusqu’à la chemise, la bande se dispersant ensuite en deux parts forma une espèce de cercle, au milieu duquel on lança les deux champions, qui commencèrent à se gourmer ; ils étaient encouragés par leurs partisans à se bien battre, et relevés lorsqu’ils tombaient sous les coups qu’ils se portaient. La mère d’un