Page:Latocnaye - Promenade d un Francais dans la Grande Bretagne - 2e edition, Fauche, 1801.djvu/104

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le château existe, et a même un gouverneur ; il y a un fanal et quelques batteries de canon ; je ne prétends pas assurer que ce soit le même, ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il est très-vieux. On voit au milieu, les ruines d’une ancienne église, dont le cimetière sert encore aux habitans de la petite ville.

La ville basse de Newcastle, ne vaut guères mieux que Shiels, qui en est le véritable port, mais la ville haute est bien bâtie ; il n’y a guères que ce quartier où l’étranger puisse se plaire, mais les gens de ce pays sont si accoutumés à la fumée du charbon qui s’élève de leurs ateliers, ou de leurs manufactures, que je crois qu’ils ne se trouveraient pas mal à l’aise dans la fournaise des Cyclopes.

On m’a assuré, qu’il existait encore à quelque distance de la ville, quelques vieux restes de l’ancienne muraille de Sévère ; je ne les ai point vus, mais il semblerait par le rapport qu’on m’en a fait, que cette muraille était une masse solide de maçonnerie, et non pas comme quelques-uns le prétendent, un ouvrage en terre, revêtu de pierres sèches. Au surplus, cela est assez indifférent à présent, mais on aime, et je ne sais pourquoi, à s’occuper même des sottises et des folies des anciens. Je crois que l’on peut justement donner ce nom à cette grande muraille ; car quelle folie ne serait-ce pas, et de quel œil regarderait-on l’Espagne par exemple, si pour se