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do you find this country ?[1] Je répondis poliment, que je le trouvais fort bon. I believe so, dit-il avec emphase, it is the best in the world[2]. Ce que je me gardai bien de contredire.

Je rencontrai sur la route de Durham, deux jeunes garçons, qui chassaient devant eux, un troupeau de bêtes qu’à leur petitesse on aurait plutôt pris pour des chiens que pour des ânes. Je demandai aux conducteurs l’agrément de passer le gué d’une petite rivière, sur un de leurs misérables peccatas ; ils y consentirent volontiers, et ensuite je continuai quelque temps d’aller de cette manière, causant avec eux, sur leur manière de vivre et sur leur commerce. Ils me dirent, que l’été comme l’hiver, ils portaient du charbon, de la mine, à quarante milles au-delà, au premier port sur la rivière ; que leurs ânes vivaient sur le chemin, du peu d’herbe qu’ils pouvaient attraper ; qu’ils gagnaient à-peu-près un shilling par jour à ce métier, dormant la nuit dans un sac sur la terre, et vivant de pain et de fromage. Quelques réflexions sur le sort de ces misérables servirent à adoucir un peu l’amertume de celles que je faisais sur le mien, et j’en cheminai plus gaiement.

La ville de Durham est située sur un roc escarpé, presqu’entièrement entouré par la rivière,

  1. Comment trouvez-vous ce pays ?
  2. Je le crois bien, c’est le meilleur dans le monde.