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J’ai soupiré tout bas comme l’oiseau timide
Qui s’essaie en son nid, et faible, l’œil humide,
Voit s’envoler au loin, dans un rapide essor,
Ses heureux compagnons qu’il ne peut suivre encor.
Cependant, plus hardi, je déployai mes ailes,
Et voulus comme vous, aux voûtes éternelles,
Atteindre du talent le zénith glorieux.
Égaré dans ma course, errant sous d’autres cieux,
Épuisé de fatigue en ma pénible absence,
J’ai reconnu bientôt ma funeste imprudence ;
Excusez mon erreur, excusez mon orgueil.
Oui, faites à mes vers un favorable accueil ;
Ces fleurs, ces frêles fleurs, au matin de mon âge,
Sont le produit d’un arbre abattu par l’orage,
Je vous les offre, amis, d’une timide main ;
Leur existence est courte, elles mourront demain !