Je te vois, évoquant, des déserts africains,
Les mânes glorieux des vieux républicains,
Suivre leurs pas hardis dans des sables arides,
Aux murs d’Alexandrie, aux pieds des Pyramides,
Et gravir avec eux ces antiques tombeaux,
Pour peindre avec plus d’art tes magiques tableaux.
Ici, les Mamelucks aux brillants cimetières ;
Là, les frappants portraits de ces grands militaires,
Kléber, Murat, Desaix, ces Achilles français,
Qui laissent la Victoire à suivre leurs succès.
Je franchis tour à tour à ces grandes batailles
Où des fiers Mamelucks les coursiers abyssins
Expiraient écumants aux pieds des fantassins.
Puis je vois le Désert, son immense étendue,
L’Oasis verdoyante en ses sables perdue,
Le fléau de Joppé ; je crois entendre encor
Le canon triomphal du Kaire et du Thabor ; —
Et mon dernier regard, quittant enfin l’Asie,
Dévore, avide encor, ta noble poésie
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