Cependant, tu grandis dans ta noble carrière ;
Au zénith de ta gloire, un torrent de lumière
Se répandit à flots dans cette immensité
Que parcouraient en rois, sur une égale ligne,
Ces corps brillants, Hugo, Béranger, Delavigne,
Animés par la gloire et par la liberté.
Atome imperceptible égaré dans l’espace,
J’ai longtemps contemplé ta lumineuse trace ;
À ton vaste foyer aux feux incandescents
J’ai souvent ranimé ma pensée engourdie ;
Elle a germé depuis, elle s’est agrandie,
Et vient, humble, en ce jour, t’offrir son grain d’encens.
***
Lorsque la Liberté, cette vierge de Sparte,
Eut reçu les serments du consul Bonaparte,
Tu la vis étouffer dans les bras du géant.
Jeune alors, tu pleuras sur sa triste agonie ;
Mais tu pardonnas tout au glorieux génie
Qui tirait ton pays d’un gouffre encor béant.
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