Où d’un amour déçu le cruel souvenir
Viendrait-il, détruisant tes rêves d’avenir,
D’un bonheur qui n’est plus te retracer l’image ?
Hélas ! chère Elm…, ne va pas à ton âge,
Où la vie est si belle, où naissent les amours,
Aux chagrins dévorants abandonner tes jours,
À cet âge de paix et d’heureuse innocence,
Le prisme éblouissant de la douce espérance
Présente à tes regards un riant avenir
Dont les vives couleurs vont bientôt se ternir.
Ô fleur à peine éclose au matin de la vie !
Tu charmes les regards, et tu dois faire envie !
Ton destin est marqué ; que ton parfum si doux
Pénètre dans nos cœurs et s’épande sur nous.
Oh ! ne t’effeuille pas, ta douce destinée
Doit se clôre à la fin d’une belle journée !
Pour moi, qui loin de toi, brisé par la douleur,
Cherche de tous côtés une ombre de bonheur,
Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/127
Cette page n’a pas encore été corrigée