Occupe ta pensée, et que, dans tes prières,
Tu demandes pour lui des instants plus prospères !
Mais toi qui, plus heureuse, abandonnes ces lieux,
Avant que l’amitié te fasse ses adieux,
Avant que de quitter cette bruyante ville,
Que tu fuis pour revoir la verte Mandeville,
Daigne m’entendre encor, ma sœur, et réponds-moi :
D’où vient le changement que je remarque en toi ?
D’où vient que bien souvent j’aperçois un nuage
Qui rembrunit les traits de ton charmant visage ?
Et sur ton front si pur, où siège la candeur,
Pourquoi cette livide et mortelle pâleur ?
Dans tes yeux quelquefois j’ai vu briller des larmes ;
Aurais-tu des chagrins ? d’où naissent tes alarmes ?
Des chagrins ! Quoi ! déjà le souffle du malheur
Viendrait-il dessécher ta tige, ô tendre fleur ?
Quoi ! dans ce cœur de vierge où la vertu respire,
La douleur aurait-elle établi son empire ?
Page:Latil - Les Éphémères, 1841.djvu/126
Cette page n’a pas encore été corrigée