Ainsi tu m’apparus, douce et blanche colombe ;
Tu me tendis la main sur le bord de la tombe,
Et, m’attirant vers toi, par un charme puissant,
Détournas mes regards de ce gouffre béant,
Où mon esprit troublé, ma pensée en démence,
Allaient précipiter ma dernière espérance.
Béni soit à jamais le fortuné moment
Qui vit naître pour moi ton tendre attachement !
Je ne fatigue point d’une plainte importune
Le Ciel qui m’accable du poids de l’infortune.
Je supporte la vie ; aux portes du tombeau
Je vais jeter bientôt ce pénible fardeau.
Je n’aurai qu’un regret d’abandonner la vie,
De chagrins, de douleurs incessamment suivie ;
C’est de perdre,ma sœur, le consolant espoir,
L’indicible bonheur de t’entendre et te voir.
Qui peut, à ton aspect, ne pas sentir dans l’âme
Un doux frémissement, une divine flamme ?
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