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Vierge, que l’on découvrit des traces de peinture et de dorure parfaitement conservées[1].

En 1819, la chapelle de la Vierge est décorée ; elle se composait de trois chapelles dédiées à saint Louis, à saint Rigobert, et à saint Nicaise. Dans cette dernière se voyait l’apothéose de saint Nicaise, peinte sur le mur. Cette peinture a été détruite, ou peut-être cachée seulement par le badigeon. À l’entrée de cette chapelle se voyait la statue de Matiffas de Bucy, évêque de Paris, puis de Soissons. Cette statue, exhumée depuis peu des caveaux de la sacristie, était placée sur un socle orné d’une inscription.

En 1820, le département de la Seine alloue 50 000 fr. à la restauration de Notre-Dame, mais malheureusement cette somme est dépensée à faire des reprises en mastic de Dhil, qui aujourd’hui sont tombées presque partout, et à badigeonner de nouveau tout l’intérieur de l’église.

En 1831 les émeutes du mois de février détruisent l’archevêché et la vieille chapelle de l’ancien évêché.

La croix du chevet est renversée, elle brise en tombant une portion de la balustrade du grand comble, et défonce une voûte des galeries supérieures. L’un des auteurs de cet acte de vandalisme a écrit son nom sur le mur de la galerie intérieurement, avec ses qualités et la constatation du fait.

La démolition de l’archevêché entraîna avec elle la mutilation du portail du midi, si remarquable par ses bas-reliefs et son inscription.

L’état d’abandon dans lequel resta si long-temps cette partie de Notre-Dame, excita l’indignation de tous les amis de nos beaux édifices du moyen-âge. Les murs de cette façade devinrent un dépôt d’immondices, et les enfans brisèrent à coups de pierres les bas-reliefs de ce portail, que le temps avait respectés l’espace de six cents ans.

En 1837, par l’intervention de l’administration de l’intérieur, des

  1. Gilbert.