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LES IDÉES DE NIETZSCHE SUR LA MUSIQUE


Volonté produit le monde des apparences, sans qu’il puisse y avoir réaction de l’apparence sur la réalité métaphysique qui l’engendre.

3. — Étant donnée, au contraire, la représentation plastique ou l’expression poétique des émotions et des sentiments, au théâtre par exemple, le concours de la musique y ajoute une signification et une intensité saisissantes. On dirait que ses accents nous initient à un sens plus reculé et proprement inexprimable des scènes, des événements, des situations, des passions. C’est qu’ils nous entr’ouvrent, par delà ces manifestations sensibles, le sein de la volonté métaphysique qui les porte.

D’observations de ce genre Schopenhauer, empruntant le langage scolastique, conclut que les « mélodies » se comportent à l’égard des phénomènes particuliers qu’elles expriment musicalement et dont elles sont, pour ainsi dire, grosses, un peu comme les « universaux », les « concepts », à l’égard des objets individuels, à cette différence près cependant « que les con-