l’analyse des plaisirs esthétiques un chapitre de
la biologie. Mais dès maintenant, en comparant
à l’état de « rêve » et à l’état d’ivresse les deux
formes de la sensibilité esthétique qu’il croit discerner,
ne nous en propose-t-il pas une notion
au fond toute physiologique ? Notion confuse
et mal étudiée sans doute, mais qu’on n’invoque
ici que comme indice de la méthode d’explication
dont cet esprit se montre déjà si décidé à user à
l’égard des choses communément rangées sous
la catégorie de l’« idéal ». Une conséquence à
remarquer de la psychologie esthétique de Nietzsche,
c’est que l’élite se trompe profondément
en déniant aux plaisirs d’art du vulgaire la qualité
esthétique. Les siens ne sont pas plus désintéressés.
Il en est à qui la plus fade ritournelle
italienne fait plaisir. Il en est à qui un adagio
de Beethoven fait plaisir. C’est la même espèce
de plaisir. Seulement la multiplicité des expériences
et des points de comparaison permet
aux connaisseurs une sélection raffinée.
Telles sont parmi les premières idées de Nietz-