rit de rêves, du négatif qui se prend pour du
positif, un vain et éphémère essai de négation
de la seule réalité véritable, de l’Être absolu,
c’est-à-dire du chaos infini. La vie est le
mirage ; la réalité c’est la mort. La vie est
« représentation »,
quelque chose que l’Être
absolu se représente être, pour apaiser la souffrance
d’être ce qu’il est, un rêve organisé
qu’il oppose, en manière de consolation, à
son inorganisation absolue. Mais par delà les
contours de ce rêve, l’esprit philosophique ne
cesse pas d’apercevoir la nuit horrible qui l’engendre.
Entre toutes les représentations flottantes sur l’abîme de l’Être absolu, l’individu humain est celle qui, nourrissant la plus forte croyance à sa propre réalité comme à la réalité de tout ce qui a du rapport à elle, répond éminemment aux fins d’illusion enivrée de Dieu.
De cette étrange métaphysique, Nietzsche a écrit avec insistance que, si elle séduisit sa jeunesse, ce fut comme « métaphysique d’ar-